Parution initiale dans Christus n° 75 (juillet 1972).

Jésus guérit les malades qui viennent à lui et cette réputation est si assurée qu'elle attire les foules et fait un des éléments de son succès. On vient à lui de partout et tous ceux qui viennent sont guéris. Il se peut qu'il y ait chez les évangélistes une tendance enthousiaste à grossir les chiffres, il se peut que la tradition qui a recueilli les gestes de Jésus ait laissé s'introduire tel ou tel récit dont l'origine était douteuse et difficilement vérifiable. Il reste que l'action de Jésus est inséparable de ses miracles et que, s'il n'a pas fait de miracles, sa figure n'est plus celle des évangiles. S'il n'a pas été constamment assailli par les cris et les supplications des infirmes, s'il n'a pas vu se renouveler, partout où il arrivait, le spectacle indéfiniment répété, la vue monotone et accablante de la misère humaine, le contact de l'humanité pitoyable, alors Jésus n'est plus qu'un docteur et un prédicateur, un maître incomparable et prestigieux, dominant de très haut nos détresses, sensible assurément, mais à l'abri des atteintes trop proches et trop cruelles. Les miracles de Jésus sont des démonstrations de sa puissance, mais ils sont d'abord la preuve que cette puissance est toujours au service de sa miséricorde.

Jésus guérit

Recevons donc les récits évangéliques avec leur accent propre et la physionomie de Jésus qu'ils nous livrent. Ce n'est pas celle d'un thaumaturge, d'un